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Une cuisine de pro chez soi

   

Devenue en quelques années un lieu de haute importance au même titre que le salon, la cuisine continue d’opérer sa mue et se transforme pour devenir quasi-professionnelle. Zoom sur les incontournables qui la compose.

   

Corvée pour certains, expression de créativité pour d’autres… reste que la tâche de préparer à manger est un indispensable pour tout un chacun. Il y a de cela une décennie, Coop et la Société Suisse de Nutrition estimaient, selon une étude réalisée conjointement, qu’en semaine, la préparation d’un repas chaud chez les Suisses prenait en moyenne 54 minutes à midi, 51 minutes le soir et 82 minutes le weekend.

   

Depuis, la pandémie et la fermeture des restaurants est passée par là, forçant les plus réfractaires à se concocter quelques menus inspirés par internet, les réseaux sociaux voire, en dernier recours, par les émissions culinaires diffusées en boucle à la télévision. Recettes de cookies maison, potage fraîchement mixé ou encore entrecôte parfaitement grillée, tout y est passé. Sortant de son carcan purement théorique, cuisiner a ainsi été assimilé à un jeu d’enfant, transformant au passage la vision de cette pratique quotidienne et donnant envie d’imiter les professionnels. Et ce, jusque dans l’aménagement de cette pièce autrefois reléguée au fond du couloir mais devenue le nouveau cœur battant du foyer. Voici donc quelques conseils pour faire de la cuisine de Mr et Mme tout le monde un véritable temple de la gastronomie.

   

Une pièce devenue le nouveau cœur battant du foyer.
   

De la lumière pour y voir clair

   

Pour commencer, il ne faut surtout pas sous-estimer l’importance de l’éclairage et adapter les sources lumineuses en fonction des zones de travail. Autrement dit: on intègre des luminaires au-dessus des plans de travail, des plaques de cuisson, dans les rangements, et on en met partout (quitte à s’aveugler). Surtout ne pas se laisser tenter par une lumière tamisée. Dans la cuisine, on opte pour l’efficacité et on laisse les oeuvres d’art LEDs dans le salon, la salle à manger ou les chambres à coucher. Outre ces points clés à éclairer fortement, la lumière naturelle doit elle aussi avoir une place de choix dans la cuisine. Si les professionnels ont longtemps été obligés de travailler dans des sous-sols ou des espaces reclus, nombreux sont les restaurateurs qui optent désormais pour une verrière. La verrière permettant de jouir de la luminosité de la pièce de vie (ou de la salle à manger) sans pour autant isoler ou laisser passer les désagréments de type odeurs ou bruits. Pratique et fonctionnelle, la verrière est ainsi devenue une star de la déco, apportant style et caractère aux cuisines. De la classique verrière d’atelier aux versions plus déstructurées, ces cloisons vitrées se déclinent à l’infini. Pouvant aller du sol au plafond ou être semi-vitrée avec soubassement, avec des encadrements en bois, en aluminium ou en acier et avec des verres dépolis, des vitraux, des fenêtres, des portes coulissantes, ou bien encore des ouvertures fixes. Des options innombrables qui assurent de trouver une version adaptée à ses besoins.

   

Des équipements toujours plus robotisés

   

Intelligents et autonomes, les appareils électroménagers nous permettent aujourd’hui de réaliser n’importe quel plat aussi bien qu’un chef. Capables d’assister l’utilisateur, voire de prendre en charge seul la cuisson des ingrédients en toute autonomie, ces robots aux recettes intégrées et aux programmes préenregistrés sont les indispensables d’une cuisine quasi-professionnelle. À commencer par le four qui peut être un four traditionnel, un four à pizza, un four à deux cavités (pour cuire simultanément deux plats à des températures différentes), un four pâtissier, un four à micro-ondes ou encore un four combiné vapeur. Alliant cuisson à la vapeur et puissance de chauffage par convection en un seul appareil, ce type de four est digne des plus grandes cuisines, de manière à obtenir un parfait équilibre entre humidité et température avec précision.

   

Aussi, dans une cuisine de professionnel, tout équipement est bon à prendre (selon le budget et la place à disposition bien entendu). Par exemple, petit bonus très utile: le tiroir chauffant, à placer sous le four afin de garder les assiettes ou les tasses chaudes avant de servir. En parlant de boissons, la machine à café de barista s’est démocratisée alors on ose prendre le modèle toutes options, avec mécanisme de broyage automatique, intensité au choix, mousseur à lait et nettoyage/détartrage autonomes.

   

La cave à vin intégrée dans sa cuisine est aussi à prévoir, le goût du vin étant fortement influencé par sa température de dégustation, on profite des nombreux équipements proposés désormais par les fabricants pour en faire un élément structurant de sa cuisine. Parmi la longue liste des appareils à avoir en cas de besoin dans ses placards, on retrouve également le air fryer (qui assure une cuisson plus saine et moins grasse), la mijoteuse et le robot de cuisine (qui permettra de trancher, râper, mélanger et hacher efficacement les aliments). Autrement, le grille-pain à 4 fentes, l’extracteur de jus et finalement l’autocuiseur complètent le tout.

   

Des options innombrables qui assurent de trouver une version adaptée à ses besoins.
   

Un évier pas comme les autres

   

Atout indéniable des spécialistes du rinçage, le robinet de cuisine avec douchette est précis et ergonomique, en plus d’être un accessoire esthétique. Sur mitigeur ou mélangeur, extractible, flexible, économique… toutes les options sont possibles à la guise. Son rinçage plus rapide permet donc une économie d’eau, un gain de temps et nettoie correctement les légumes et les ustensiles avant de les mettre à laver. Avec sa pression d’eau plus puissante, il est néanmoins déconseillé pour les petits éviers.

   

Tendance inspirée des cuisines industrielles et des cuisines de professionnels, le robinet de cuisine avec douchette se décline de nos jours à travers des lignes sobres, modernes et parfois plus discrètes que les anciennes en forme de U inversé. Si le robinet peut-être en chrome, en inox ou en laiton, le flexible de la douchette est, quant à lui, soit en laiton, soit en plastique. Pour un évier plus hygiénique, on peut choisir le corian qui ne nécessitera pas la pose de joints et on évitera le granit où la vaisselle risquerait de se casser plus facilement. Enfin, un détail à noter mais souvent négligé au niveau de l’égouttoir à vaisselle est qu’il est préférable de creuser une pente douce dans le matériau pour permettre d’évacuer l’eau directement dans l’évier.

   

Travailler le plan de travail

   

Une cuisine de professionnel, c’est avant tout un plan de travail pratique. On y déposera des planches à découper, un bel assortiment de couteaux et surtout, on choisira correctement le bon matériau pour le bon usage. L’inox par exemple est facile à nettoyer, parfait pour les plans de cuisson alors que pour le plan de travail ou l’îlot central, on se tournera plutôt vers le corian pour ses propriétés hygiéniques, ou des matériaux nobles comme le marbre ou la céramique pour leurs aspects ultra résistants.

   

Le côté rétro s’adapte à toutes les cuisines et donne du cachet même à la plus petite et épurée d’entre elles.
   

Chaque espace doit ainsi avoir sa propre fonction, station de découpage, préparation, entreposage des aliments, cuisson, nettoyage… De même, l’îlot central est-il destiné à accueillir les plaques de cuisson, le lave-vaisselle et l’évier ou un espace de découpe et un coin-repas? En fonction de cela, on se laissera tenter par la tendance du plan de travail en granit de 3 cm d’épaisseur qui structure la pièce et peut se parer d’une couleur «brown antique, finition cuir» par exemple, ce qui apporte une note très contemporaine à la pièce. L’effet brillant lui garantit, qui plus est, une touche luxueuse.

   

Une organisation à toute épreuve

   

Une spécificité de la cuisine professionnelle, c’est sa disposition. En tant que pièce très compartimentée, les espaces doivent être clairement définis, avec coin cuisson, coin découpe, coin nettoyage et faire l’objet d’une véritable réflexion avant l’aménagement. On réfléchit pour cela au triangle d’activités qui est une manière d’organiser ces trois pôles importants. On place ainsi le frigo à proximité des placards, les plaques à côté du four et l’évier près du lave-vaisselle ainsi que la poubelle. Un triangle qui doit rester totalement libre pour une circulation optimale.

   

Justement, en cuisine, comme tout doit aller vite pour ne pas enrayer une mécanique bien huilée, mieux vaut être organisé et savoir où se trouve les choses. Rangement est donc le maître-mot. On évite les tiroirs dont le contenu est empilé et chaotique, on achète des organisateurs de tiroirs intelligents pour s’assurer que chaque chose trouvera sa place. On opte pour des tiroirs coulissants ou à l’anglaise afin d’accéder aux fonds des placards et on se laisse tenter par un garde-manger, dissimulé derrière un placard, qui permet de stocker dans des annexes de façon ordonnée.

   

Toujours dans l’idée de libérer l’espace et d’avoir tout à portée de main facilement, on n’hésite pas à remplir le mur d’étagères ou de caissons afin d’avoir toutes ses épices, plats, ustensiles ou accessoires de cuisine à vue d’oeil rapidement. Tablettes, rails, grilles murales ou simples crochets, le mur est ainsi optimisé. Ne pas sous-estimer l’utilité d’une desserte amovible qui, sur roulettes, permet de déposer de la vaisselle en attente puis de la pousser hors du chemin lorsque nécessaire.

   

En cuisine, mieux vaut être organisé et savoir où se trouve les choses. Rangement est donc le maître-mot.
   

Il est par ailleurs conseillé de ranger les éléments les plus souvent utilisés à une hauteur qui varie entre 65 cm et 1m50. Pour le plan de travail, il faut hénéralement 90 cm de haut et de profondeur au moins 55-60 cm pour glisser l’électroménager sous le plan de travail. Pour les placards et rangements qui seront en hauteur, il faut éviter d’aller au-delà de 2m10, tandis qu’en profondeur, on met généralement entre 30 et 35 cm.

   

Entre les caissons bas et haut il faut laisser 55-60 cm d’écart pour que l’électroménager comme le grille-pain ou les robots puissent être posés sur le plan de travail/plan de cuisson et laisser 70-80 cm de haut entre la plaque de cuisson et la hotte. Enfin, en cas de four encastré, celui-ci peut être placé à la même hauteur que celle du plan de travail. Le but étant de circuler dans la cuisine en ayant 90 cm de recul et idéalement 1m20.

    

Attention aux plaques de cuisson

   

Pour transformer n’importe quel quidam en chef étoilé, le piano de cuisson est idéal. En inox, avec hotte assortie ou non, son côté rétro s’adapte à toutes les cuisines et donne du cachet même à la plus petite et épurée d’entre elles. Il faut en revanche être conscient de sa taille, imposante. Heureusement, les marques se sont mises au diapason et ont adapté leur offre aux exigences des clients, et notamment aux citadins. Désormais on trouve quelques modèles petit format, avec une largeur inférieure à 90 cm ou mesurant entre 60 et 80 cm pour les plus réduits d’entre eux.

   

Ces pianos de cuisson, permettent ainsi d’enfourner de grands plats et se munissent aujourd’hui de plaques à inductions pour plus d’efficacité, offrant parfois de mijoter jusqu’à cinq recettes en même temps. L’objectif de ces fourneaux est justement un précieux gain de temps, en cuisant tout simultanément. Côté design, les marques ont su conserver l’identité traditionnelle des pianos de cuisson, avec des courbes vintages tout en ajoutant des lignes plus droites pour davantage de modernité. On trouve ainsi plusieurs coloris sur le marché: noir, crème, pastel…

   

Pour les plaques de cuissons traditionnelles, des modèles plus performants existent, disposant de plusieurs programmes enregistrés qui, en fonction des ingrédients à préparer et de la cuisson désirée, offrent une assistance sur-mesure. Dans certains cas, une sonde sans fil garantit une maîtrise de la température au degré près en communiquant en permanence avec la table pour piloter la cuisson. Des outils intelligents, qui conviennent aux débutants comme aux cuisiniers confirmés.

   

Les façades ont leur importance

   

Pour les façades de meubles, au choix: on enduit de béton, on choisit le coloris «terre brune épicée» pour un rendu original ou alors on ose la peinture métal ou bois pour relooker ses rangements. L’inox brossé ou la peinture ardoise pour habiller les murs ou l’arrière d’une porte peut aussi faire son effet. L’ardoise est notamment pratique pour y noter les courses, le menu ou les ordres à donner à ses commis. On peut agrémenter le tout de crédences en verre laqué blanc pour faciliter le nettoyage et ne pas alourdir l’ensemble, la lumière peut ainsi s’y refléter et agrandir l’espace.

   

Les murs de la cuisine doivent avant tout être facilement lavables comme résistants à l’eau et à la graisse, on peut donc également se tourner vers une crédence en inox. Enfin, on cherche surtout des surfaces lisses, faciles à laver (encore une fois) et sans poignées pour ne pas être gêné en cuisinant collé aux meubles.

   

LES TENDANCES DE CUISINES AU FIL DU TEMPS

   

  • 1920-1930 : On s’éloigne des formes arrondies, démonstratives et décoratives de la fin de l’époque victorienne pour un style plus sobre et épuré. Le carrelage devient commun dans les cuisines, aussi bien sur les murs que sur les sols et met fin aux éternels planchers en bois, remplacés par des sols en lino. Autre révolution de l’époque, le coin petit-déjeuner (en général deux banquettes intégrées à une table) qui fait son apparition.
  • 1940 : Dépouillées et minimalistes, les cuisines s’ornent à présent de rideaux à motifs vichy et de bibelots (poteries, boîtes à biscuits) dans des étagères encadrées. En papier peint ou nappe brodée, le crème et le vert kelly font leur entrée dans la pièce où l’on adopte de l’électroménagers XXL aux portes arrondies.

   

1950-1960 : la technologie est à l’honneur.
   
  • 1950-1960 : La technologie est à l’honneur et les appareils électroménagers s’affichent fièrement sur les plans de travail désormais. Les comptoirs en formica et les poignées de tiroirs en forme de chevron deviennent la norme. Les couleurs qui dominent sont alors le bleu cyan, le rose et le jaune.
  • 1970 : On délaisse le côté futuriste de l’électroménager pour faire de la cuisine un lieu de détente, avec un bon verre et un bon vinyle en toile de fond, les cuisines se transforment en lieux où l’on mijote et où l’on aime les ambiances feutrées. Papier peint et lambris servent de toile de fond.
  • 1980-1990 : Place au post-modernisme, on apprécie désormais les intérieurs de lofts branchés typiques de New-York et le design industriel. High-tech ou toute chromée, la cuisine donne déjà à l’époque l’impression d’être celles d’un chef. On aime alors les surfaces éclatantes de l’acier combiné à des murs de briques mises à nu.
  • 2000-2010 : Les cuisines s’agrandissent pour accueillir davantage de mobilier. On adore à présent les îlots centraux sous forme de comptoirs et les teintes repassent du côté du naturel comme le bois, avec des surfaces stratifiées couleur crème ou blanc cassé. L’inspiration méditerranéenne est de mise. Aujourd’hui : Les tons terreux de la précédente décennie valent encore mais les matériaux modernes tels que le marbre blanc et le métal noir mat deviennent populaires dans un style «ferme moderne». Les cuisines se parent de jaune ou de vert et l’électroménager devient encore plus flashy, arborant du rouge ou du orange. Dans les tendances marquées, le minimalisme plaît tout autant, avec des cuisines ouvertes, espacées, lumineuses et de plus en plus professionnelles…

   

Source : Immobilier.ch 

   

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