Une salle de bain en quête de durabilité
5 février 2024
Début 2024, l’heure des résolutions a sonné. Alors pourquoi ne pas entamer des travaux pour augmenter la valeur de sa salle de bain, la rendre tendance et plus agréable tout en ayant bonne conscience? Avant de se lancer, les 5 questions à se poser.
Considérée comme un espace de vie à part entière, un véritable refuge ou le seul moyen de s’offrir une pause bien méritée, aujourd’hui la salle de bain se doit d’être esthétique, pratique et accueillante mais également d’avoir un aspect plus écologique. Même si l’idée semble saugrenue sur le papier, les possibilités pour réduire l’impact de cette pièce indispensable de la maison sont désormais multiples. Tour d’horizon des principaux champs d’action pour transformer progressivement sa salle de bain en une pièce plus respectueuse de l’environnement et plus économique au passage…
Quels matériaux choisir?
Incontournable pour illustrer un retour aux sources, le bois est souvent LE matériau par excellence que l’on cite quand on pense durabilité. Seul hic: bois et eau font rarement bon ménage. Or, la salle de bain est une pièce humide. «Éviter les bois tropicaux / exotiques, comme le teck car cela provient de l’autre bout du monde et est issu de la déforestation. Préférer des essences locales comme le châtaignier en favorisant les circuits courts», souligne Benjamin Grandet, fondateur de Grandet SA. Le robinier, le liège ou encore le chêne sont également recommandés pour des revêtements écologiques.
Le bambou se situe, quant à lui, entre deux eaux, à la fois polluant car cultivé dans d’autres pays, il reste néanmoins très robuste (parfait pour une pièce de passage comme la salle de bain) et pousse particulièrement vite. Dans tous les cas, «la provenance du produit doit être tout aussi importante que le processus de fabrication lors de son choix», rappelle Johan Valles, chef de chantier chez K Rénovations.
À ce niveau-là, le carrelage est lui aussi un faux-ami qui a été savamment remis au goût du jour ces dernières années et qui offre à présent un large choix de couleurs, de textures et de finitions. Mais issu d’un mélange d’argile et de silice (qui sont des matériaux naturels), le carrelage grès cérame par exemple nécessite alors plusieurs phases de cuisson à haute température. Et c’est là que le bât blesse. Ce qui rééquilibre la balance à son avantage, en revanche, c’est sa durabilité dans le temps, à l’image des carreaux de ciment.
«L’idéal pour une salle de bain, c’est de privilégier la pierre naturelle plutôt que tout autre matériau produit en usine. La pierre ou l’ardoise sont des alternatives un peu plus chères mais plus nobles et qui ne nécessitent ni cuisson, ni transformation, seulement de la découpe», complète Benjamin Grandet. Alors exit le plastique et place aux matières brutes.
Il faut toutefois se résigner par moment à devoir faire des compromis. Notamment concernant les vasques ou cuvettes où les possibilités se montrent plus limitées. Bien que des éléments très designs (mais onéreux) permettent de métamorphoser une cuve en inox en véritable lavabo, l’offre se concentre habituellement sur des vasques en céramique, comme l’indique le responsable du département sanitaire de SABAG Bienne, Marco Schwab: «Pour les vasques, baignoires, douches, etc., on part en général sur de la céramique qui est nettement plus durable car recyclable, alors que le Corian par exemple, est un matériau totalement synthétique.»
En parlant de recyclage, les sanitaires sont-ils propices à la seconde-main? «Pas pour l’instant» d’après les experts interrogés. «Il peut arriver qu’un client récupère des WC de son ancienne habitation ou de chez une connaissance mais ça s’arrête là», témoigne le chef de projet de K Rénovations. Des matériaux facilement recyclés tels que le laiton font eux aussi irruption dans nos salles de bain et SABAG Bienne le conseille «pour sa durabilité dans le temps.»
Car en effet, la durabilité passe également par une vision à long terme. Fini de tout casser pour tout recommencer cinq ans plus tard, ce coup-ci on vise au minimum la décennie. «Dans ce sens, nous conseillons toujours au client de choisir des tons neutres pour que ça ne se démode pas au fil du temps. Bien que le vert soit tendance en 2024 et se prête bien aux murs en carrelage, le bleu canard peut prendre le dessus l’an prochain et ainsi de suite», décrit Johan Valles de K Rénovations. Même discours du côté de chez NBB Sanitaires qui propose «d’aménager plutôt que tout casser», en particulier pour les seniors qui souhaiteraient ajouter un muret de baignoire pour passer plus facilement le seuil sans avoir à transformer la pièce en douche.
«La qualité joue aussi beaucoup sur la durée de vie des installations. Au lieu de mettre un robinet à 60 francs, je propose à ma clientèle la marque Laufen à 300 francs qui tombera moins souvent en panne et sera réparable plus rapidement, avec des pièces que nous avons facilement dans le camion contrairement aux produits des fournisseurs bas de gamme», commente Olivier Andreina, administrateur de NBB Sanitaires. D’autant qu’avec des durées de vie et une qualité prolongée, certains revêtements ne demandent donc qu’un investissement unique de départ. «Bien entretenu, un bois massif est quasi éternel. En général, nous nous fatiguons de lui avant qu’il ne se fatigue de nous! Et au niveau économique, nous nous y retrouvons rapidement», appuie Roberto Tiedra, responsable client chez Decomat-Broye.
Enfin, on n’oublie pas la peinture et la colle qui peuvent être elles aussi plus écologiques. En l’occurrence, on trouve désormais des colles spéciales à l’impact environnemental faible (à l’image de la marque suisse Cermix), mais aussi du papier peint recyclé ou du vinyle à l’encre naturelle, adaptés aux pièces humides. La peinture écologique fait elle aussi son entrée dans nos salles d’eau. À base de pigments naturels ou encore d’enduits tels que la chaux ou le tadelakt, elle offre ainsi une option intéressante face aux peintures classiques qui contiennent parfois jusqu’à 30 grammes de composés organiques volatiles (COV) par litre. Des substances néfastes tant pour la planète que pour notre organisme... «Pour ma part, je me fournis auprès d’une société française qui a développé une peinture à base d’algues, totalement hydrofuge et 100% écologique», s’enthousiasme Benjamin Grandet, fondateur de Grandet SA, en partageant sa trouvaille.
Du mobilier durable, ça existe encore?
Marbre, bois recyclé, granit, travertin ou encore ardoise… en ce qui concerne les meubles de salles de bain, la palette des possibilités pour aller vers une fabrication plus durable paraît large mais il n’en est rien. «Ce pan n’est pas encore très développé à l’heure qu’il est, l’offre de mobilier durable se fait rare. Il faut donc se tourner plutôt vers du sur-mesure pour travailler le bois et d’autres matières nobles, quelque chose de massif, même si on remarque une belle différence de prix. Ce n’est pas la même approche», décrypte Pauline Molard, architecte d’intérieur junior chez K Rénovations.
Ainsi, la solution au manque de propositions écologiques sur le marché du mobilier de salle d’eau serait l’artisanat. Un avis partagé par Roberto Tiedra de chez Decomat-Broye: «En achetant local, on limite le transport, on fait travailler l’artisan du coin plutôt que le grand distributeur et on peut concevoir un meuble avec exactitude selon nos souhaits. C’est pourquoi nous travaillons avec FRAMO SA, une menuiserie industrielle de fabrication présente depuis plus de 40 ans à Romont (FR) avec une réflexion écoresponsable, bien que cela ait effectivement un coût...»
Mais concevoir une salle de bain durable, est-ce réellement plus cher qu’une version classique? Oui à l’unanimité d’après nos intervenants qui assurent que «si l’on veut jouer le jeu de l’écologie à fond, cela coûte forcément un peu plus cher». SABAG Bienne propose donc diverses gammes, dont l’une d’elles observe un léger surcoût mais garantit une production de mobilier de proximité, dans des ateliers et avec du bois recyclé des forêts suisses. Reste à faire son propre choix entre budget et durabilité.
L’eau, le gros point noir?
Étant donné que la salle de bain représenterait plus des 2/3 de l’utilisation d’eau d’un foyer, chercher des solutions pour en réduire sa consommation semble évident quand on se dirige vers plus de durabilité. Heureusement, le marché est plus mature à ce niveau-là, comme l’indique Roberto Tiedra de Decomat-Broye: «Les fabricants travaillent depuis longtemps sur ce point et proposent nombre d’équipements plus ou moins technologiques, plus ou moins drastiques et tout à fait accessibles.» On retrouve ainsi des mitigeurs avec aérateur d’air pour diminuer la quantité d’eau à sa sortie, ce qui permet de gagner 30 à 40% de débit.
Toujours dans les équipements efficaces, on retrouve des systèmes où l’eau du lavabo peut être drainée vers une plante à proximité plutôt que d’aller directement dans les eaux usées. Autrement, il existe des douches en circuit fermé, des lavabos intégrés aux toilettes ou encore des limitateurs de durée de douches, très utiles quand on sait qu’une douche de 5 minutes consomme en moyenne sept fois moins d’eau qu’un bain, tandis qu’une douche de 15 minutes consomme cette fois-ci davantage qu’un bain standard. SABAG Bienne recommande de son côté le combo WC-douchette où l’on supprime le papier toilette (très énergivore en eau dans sa fabrication) pour passer à la technique déjà éprouvée en Asie de la cuvette multifonction. «Selon moi, la chasse d’eau est la première chose à changer dans sa salle de bain quand on veut être plus durable. 9 litres d’eau sont éliminés à chaque fois que l’on tire la chasse d’eau, c’est une hérésie! Lorsque l’on pose un WC, il est donc important de choisir la quantité d’eau qui sortira du châssis, sachant que 6 litres sont amplement suffisants», préconise le fondateur de Grandet SA.
Des leviers pour économiser l’électricité?
Si réaliser des économies d’électricité relevait hier davantage de notre éthique, à présent, ceci semble s’être transformé en un impératif à la fois écologique, économique et pratique. Mais comment mettre en pratique cela dans une salle de bain? Pour commencer en effectuant un effort sur l’éclairage. Le plus simple étant de remplacer d’ores et déjà ses halogènes par des spots ou des miroirs LED intégrés, et ce, même s’ils fonctionnent encore.
Ensuite, on passe à l’isolation thermique qui, si elle est suffisamment bien pensée, conservera la chaleur dans la pièce juste en chauffant quelques minutes. Privilégier pour cela des isolants naturels tels que la laine de verre, de lin, de chanvre ou la ouate de cellulose. «Certains seront plus performants au niveau thermique alors que d’autres le seront plutôt au niveau phonique. Tout dépend des préférences du client, on peut s’adapter en fonction des chantiers car le panel d’offre est étendu», souligne Johan Valles, chef de chantier chez K Rénovations. Benjamin Grandet encourage, quant à lui, l’utilisation d’isolants issus de déchets de rénovations recyclés, spécialement conçus pour les zones humides et qui évitent d’acheter un panneau de plâtre neuf à chaque fois.
Pour continuer dans les éléments moins «évidents», la ventilation doit aussi retenir toute notre attention. Grandet SA recommande de faire installer un ventilateur silencieux d’une capacité minimum d’1,42 m3/minute afin d’éliminer les dangers de moisissures (peinture, joints de carrelage, etc.) et minimiser le taux de polluants qui émanent de nos matériaux transformés car, encore maintenant, les salles de bain sont souvent borgnes, donc sans fenêtre.
Enfin, il est désormais possible de chauffer autrement cette pièce grâce aux nouvelles techniques/technologies afin que l’on gaspille moins d’énergie tout en réduisant sa facture. La difficulté réside dans le fait qu’on reste peu de temps dans sa salle de bain mais qu’il est pourtant nécessaire de s’y sentir au chaud. Les systèmes comme le thermostat connecté et programmable ne chauffe ainsi qu’en cas de présence, pas en permanence. Les sèches-serviettes (si on n’a pas de chauffage au sol) sont aussi des options intéressantes. L’utilité des raccordements au solaire ou à une pompe à chaleur n’est plus à démontrer et, concernant l’eau chaude, le chauffe-eau thermodynamique a également fait ses preuves, permettant de réduire de 70% la consommation d’électricité. Autre procédé cité plusieurs fois par nos intervenants: le récupérateur de chaleur des eaux-grises Joulia. Un concept breveté par cette société biennoise qui se sert de l’eau chaude dégoulinant sur le corps durant la douche pour chauffer une résistance qui aidera à chauffer par la suite l’eau propre.
Et pour aller plus loin?
Pour rester sur la même lignée écoresponsable, on n’hésite pas à orner sa salle de bain de plantes, elles viendront ainsi dépolluer et purifier l’air ambiant tout en profitant de l’humidité de la pièce pour être moins gourmandes en eau. Néanmoins, en l’absence de fenêtre et de lumière du jour, certaines plantes aux noms barbares (mais répandues) s’avèrent plus adaptées et résistantes que des plantes d’intérieur lambdas. En voici la liste: la fougère, le zamioculcas, le spathiphyllum, le chlorophytum et le sanseveria. Le cas échéant, les fleuristes sauront vous conseiller.
Dernier élément à mettre en œuvre pour que sa salle de bain soit durable à souhait: l’entretien, puisqu’une salle de bain mal entretenue et rongée par le calcaire voit sa longévité et son visuel plus vite altéré. «Quand on vend un projet à un client, son premier réflexe à la vue de ses équipements tout neufs et brillants est de foncer acheter le premier détergent ultra puissant pour le nettoyer. Erreur! Les produits chimiques de supermarché vont au contraire attaquer les joints silicone et abîmer la robinetterie. Au contraire, il faut se diriger plutôt vers l’allié n°1 qu’est le vinaigre blanc, dans lequel on peut ajouter des huiles essentielles pour couper l’odeur», conseille Johan Valles, chef de projet chez K Rénovations. «La régularité d’entretien compte également pour beaucoup», ajoute le responsable client de Decomat-Broye. En clair, on s’arme de vinaigre blanc contre le calcaire, de bicarbonate de soude pour détacher et de savon noir pour dégraisser. Simple comme bonjour, il n’y a plus qu’à passer à l’action!
Source : Immobilier.ch
#Synergimmo #ImmobilierSuisse #AgenceImmobilière #RealEstate #Realtor #RealEstateAgent #RealtorLife #RealEstateLife #RealtorsofInstagram #RealEstateTips #salledebain #bathroom #conseils #durabilité #économies #énergie #écologie #logement #Suisse #realestate #realestateagent #realestatebroker #realestateexpert #switzerland #suisse #suisseromande #immobilier #immobilien #homebuying #home #homebuyers #homeowner #riviera #lake #lac #lausanne #morges #vevey #suisseromande #nordvaudois #suisseimmobilier #suisseimmo #immosuisse #realestatevideo #videography #video #videographer