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Les défis de l'énergie

   

Sur le chemin de la neutralité carbone vers 2050, la route sera longue et sinueuse. La liste des moyens pour y parvenir l’est tout autant. Tour d’horizon de ces solutions et leurs limites.

   

Imaginez des fêtes de fin d’année dans votre logement chauffé à 17 degrés, éclairé à la bougie et sans guirlandes qui clignotent, sans volaille dans le four, ni chansons de Noël en bruit de fond… Triste tableau que celui de vivre avec une énergie limitée. Pourtant, c’est le risque que court la Suisse si elle ne parvient pas à prendre le tournant énergétique tant attendu vers le Net Zéro de 2050. Passer du fossile/nucléaire au renouvelable, un défi de taille à relever dont voici quelques moyens établis pour y arriver.

   

L’éolien

   

Produisant de l’électricité en utilisant la force du vent, une éolienne complète idéalement les installations hydroélectriques et solaires en hiver (quand la production de ces dernières se fait plus faible). D’autant qu’avec une longévité estimée à 20-25 ans, son démantèlement ne dure ensuite qu’un mois seulement. Le problème étant que la Suisse aurait besoin d’environ 760 éoliennes pour opérer son virage énergétique, soit produire l’équivalent de 4,3 térawattheures (TWh) et fournir environ 7% de l’électricité du pays d’ici 2050.

   

Or, actuellement, seules 41 turbines sont actives en Suisse (0,15 TWh par an soit 0,3% de l’électricité) et, au regard de ses pays voisins, la Suisse figure en queue de peloton. Différentes raisons expliquent ce frein marqué vis-à-vis de l’énergie éolienne. Parmi elles, les vibrations et le bruit que provoquent ces grandes structures pour la population. L’éolien urbain, encore jugé de niche, expérimental et coûteux, émerge néanmoins. Une possibilité à développer tout en sachant que pour produire autant d’électricité qu’une seule grande éolienne de 180 m, il faudrait théoriquement plus de 2000 petites éoliennes de 5 à 15 m.

   

Le solaire photovoltaïque

   

Fournir de l’électricité grâce au solaire s’est démocratisé depuis 2009, si bien que son coût moyen a diminué de 90% depuis lors, ce qui place cette énergie comme étant la moins chère du monde à produire. Une avancée que la Confédération compte bien suivre en fixant comme objectif que le solaire fournisse 45 TWh au pays d’ici 2050, soit dix fois plus qu’aujourd’hui. Il faudra pour cela augmenter toujours plus le nombre d’installation mais quelques grains de sables viennent pour l’heure gripper les rouages: le besoin de stockage, la disponibilité des matériaux et des surfaces mais surtout le manque prédominant de main d’œuvre qualifiée.

   

Le chauffage et la climatisation

   

Un tiers de la consommation d’énergie en Suisse est à imputer au chauffage, lui-même alimenté à près de 60% par des énergies fossiles dans les bâtiments résidentiels. Un taux faisant du pays l’un des plus gros consommateurs européens par habitant… Alors afin de remplacer ces combustibles par des énergies renouvelables et de faire en sorte que le pays atteigne ses objectifs climatiques, environ 30’000 chauffages aux énergies fossiles par an devront être remplacés d’ici 2050. Pour cela, plusieurs systèmes de chauffage et de climatisation existent aujourd’hui.

    

Dans les plus répandus et à privilégier dès à présent, on retrouve les échangeurs thermiques (exemple de la société lausannoise Enerdrape), les pompes à chaleur qui utilisent trois fois moins d’énergie qu’un chauffage au fioul (air/eau ou eau/eau), les chauffages à distance (exemple de la société Cadiom à Genève qui exploite les déchets des Cheneviers pour alimenter en chaleur 10’000 logements). Enfin, l’intérêt pour les réseaux d’eau exploitant les lacs comme source de chaud ou de froid est également croissant (exemple de GeniLac qui fournira quelque 350 bâtiments d’ici 2045).

   

L’hydrogène vert

    

Les caractéristiques spécifiques de l’hydrogène, à savoir sa légèreté, sa non-toxicité, sa réactivité et sa propreté, font de cette molécule un candidat idéal au virage énergétique qu’espère prendre la Suisse. Goldman Sachs estime d’ailleurs que la demande mondiale d’hydrogène devrait quintupler d’ici 2050, notamment pour décarboner les milieux industriels et les transports, mais surtout pour le stockage tant convoité de l’électricité. Cependant, une ombre au tableau persiste dans ce dessein: non présent sur la planète tel quel, l’hydrogène «vert», si pauvre en émissions de CO2, est encore peu produit en Suisse. Pour le moment, seul l’hydrogène «gris» (extrait du méthane) est exploité et gourmand en énergie. Un premier signe encourageant a néanmoins été remarqué en octobre dernier. Cet automne, Groupe E a inauguré la première centrale de production d’hydrogène «vert» en Romandie, dans le canton de Fribourg. La production prévue de 300 tonnes d’hydrogène «vert» par an représentera l’équivalent de la consommation d’environ 50 bus ou camions. Le Conseil fédéral présentera, quant à lui, la stratégie nationale en la matière durant le 2e semestre 2024.

    

Les réseaux électriques intelligents

    

Dans notre société moderne, l’électricité est omniprésente. Toutefois, ne pouvant être stockée, sa production doit être consommée immédiatement. Afin d’éviter les pertes et maximiser la gestion efficace (coûts et impact environnementaux moindre), il s’agit d’acheminer l’électricité vers les utilisateurs via le réseau électrique suisse (6800 kilomètres de lignes de haute tension) de façon optimale. Une tâche devenue de plus en plus complexe avec l’augmentation de la population, la multiplication des acteurs sur le marché et le caractère imprévisible des sources d’énergies renouvelables.

   

Face à ces changements, de nouvelles solutions dites «intelligentes» telles que des capteurs connectés, des technologies de prédiction et de nouveaux types d’appareils apparaissent. L’exemple le plus percutant reste celui des compteurs intelligents, dans les bâtiments, dont la Fédération romande des consommateurs voit l’expansion comme certaine, avec 80% des consommateurs d’électricité finaux en Suisse qui en seront équipés d’ici 2027. Seul principal frein encore à lever: la cybersécurité.

   

L’hydraulique

   

Grâce à sa topographie favorable et à son niveau de précipitations moyen important, la Suisse rassemble les conditions idéales pour exploiter la force hydraulique. Jusqu’au début des années 1970, près de 90% de l’électricité produite du pays en était issue. La mise en service des centrales nucléaires suisses ayant fait baisser cette part en 1985, son exploitation se situe aujourd’hui à environ 58% (693 centrales). La force hydraulique est donc restée la principale source d’énergie renouvelable de notre pays et la Confédération compte bien davantage augmenter cette production d’ici 2050. Malheureusement, les épisodes de sécheresse qui sévissent chaque été pourraient quelque peu entraver ces prévisions… à suivre.

   

Source : Immobilier.ch

    

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