×

Pénurie de logement : « une situation pas si critique »

    

Malgré un taux de vacance en diminution, l’Union suisse des professionnels de l’immobilier Vaud (USPI Vaud) invite à relativiser les chiffres officiels publiés mi-juillet.

   

Pas de doute : le nombre de logements disponibles sur le marché vaudois a encore baissé. Il y a quelques jours, Statistique Vaud faisait état d’un taux de vacance de 0,98% contre 1,11% l’an passé. Une pénurie qualifiée d’«alarmante» par certains mais que l’USPI Vaud (Union suisse des professionnels de l’immobilier Vaud) tempère quelque peu. Son secrétaire général, Frédéric Dovat fait le point pour immobilier.ch.

   

   
Frédéric Dovat, Secrétaire général de l'USPI Vaud
   

Pourquoi ces chiffres sont-ils à prendre avec des pincettes ?

   

A l’instar de Statistique Vaud, nous menons notre propre enquête depuis trois ans sur le taux de vacance vaudois. Nous constatons également une tendance baissière du nombre de logements disponibles à la location. Néanmoins, nous avons systématiquement des chiffres qui diffèrent de ceux publiés officiellement. En recueillant nos données auprès d’un solide échantillon de 110'304 logements (environ la moitié du parc mis en location dans le canton) nous observons plutôt un taux de vacance de 1,15% contre 1,24% l’an dernier.

   

Un autre élément important, c’est que Statistique Vaud indique que seul le district d’Aigle serait au-dessus du seuil de 1,5% de taux de vacance, donc hors-pénurie, alors que nous en comptabilisons cinq : Aigle, Broye-Vully, Gros-de-Vaud, Jura-Nord vaudois, Riviera-Pays-d'Enhaut (voir tableau).

   

Qu’est-ce que ces différences impliquent ?

   

Le fait qu’un district soit hors pénurie, donc que le taux de logements vacants soit supérieur à 1,5%, implique qu’un bailleur n’a plus besoin de notifier la formule officielle en cas de conclusion d’un nouveau bail. Cette formule officielle rappelle au locataire la possibilité de contester le loyer. Au niveau du droit public, avec la fameuse loi L3PL, si le taux de vacance est supérieur à 1,5 %, le propriétaire qui effectue des travaux de rénovation n’a plus besoin de demander l’autorisation du service du logement, et le loyer n’est plus contrôlé pendant plusieurs années. Enfin, si le taux de logements vacants est supérieur à 1,5%, le droit de préemption ne s’applique plus (la collectivité publique ne peut plus se substituer à l’acheteur).

   

Comment expliquez-vous cette différence entre vos résultats et ceux de Statistique Vaud ?

   

Elle est principalement due à la méthodologie fédérale qui impose à Statistique Vaud une méthode de calcul qui prend en compte l’intégralité du parc immobilier, alors qu’il est très difficile, voire impossible de contrôler tout le parc de logement afin de vérifier si un logement est vacant ou non. Celle-ci repose sur les chiffres absolus collectés par les communes.

   

Ensuite, Statistique Vaud regroupe ces chiffres absolus et les compare à l’intégralité du parc immobilier. Évidemment, dans ce parc immobilier il y a des logements à la vente ou occupés par le propriétaire et tout le parc n’a pas pu être contrôlé, cela donne donc des taux relatifs nettement inférieurs aux nôtres alors que nous comparons les logements vacants par rapport au parc locatif géré par nos membres (env. 80% du marché) et quelques grands autres acteurs de l’immobilier.

    

Vous publiez votre propre étude et alertez sur ce défaut depuis 2021, qu’est-ce qui a changé concrètement depuis lors ?

   

Comme je vous le disais, cela se joue au niveau national et la méthodologie fédérale est justement en cours de révision. L’Office fédéral de la Statistique (OFS) a démontré sa volonté d’améliorer la fiabilité de ces chiffres, notamment en prévoyant de les recueillir auprès de diverses bases de données (dont les régies par ailleurs) et de les centraliser afin de les mettre ensuite à disposition des communes. En effet, ces dernières font de leur mieux avec leurs propres moyens et je pense que ce coup de pouce devrait améliorer les choses.

   

D’autant que notre collaboration avec Statistique Vaud porte déjà ses fruits. Dorénavant nous remettons nos chiffres à Statistique Vaud qui les compare par la suite avec ceux des communes. Le cas échéant, si la commune a moins de logements vacants que nous (nous sommes un minimum car il manque dans notre association certaines régies et propriétaires qui gèrent eux-mêmes leur parc), alors c’est qu’il y a forcément une erreur et matière à réviser les calculs.

   

Quelles sont vos conclusions concernant vos résultats et la situation actuelle sur le marché locatif vaudois ?

   

Il est clair que si vous prenez le district de l’ouest-lausannois, la situation est assez tendue, et elle l’a toujours été d’une certaine façon. Bien que cela s’accentue au niveau général, nous ne faisons pas encore face à une grave crise du logement. Il y a une pénurie de logement effectivement, dans certains districts nous voyons que le taux a légèrement diminué mais ça reste dans un ordre de grandeur acceptable. La situation n’est donc pas si critique.

   

Ce qui doit attirer l’attention de la population, ce sont les conséquences des refus de projets de constructions. Les citoyens ne peuvent pas se plaindre de ne pas trouver de logement, se plaindre que les loyers sont élevés tout en refusant des projets de construction à côté de chez eux. Et ce, que ce soit parce que cela les incommode, parce que la vue de chez eux sera moins jolie ou parce qu’il y aura plus de monde sur la route.

   

Quand on voit les résultats des votations du 18 juin, à Montreux comme à Crissier, où l’on aura moins de logements que prévu, alors qu’à Crissier par exemple, nous sommes justement en pénurie de logements, à terme, cela risque de poser de sérieux problèmes…

   

   Source : Immobilier.ch

    

#AgenceImmobilière #RealEstate #RealEstateTips #logement #économie #vaud #Suisse #realestate #realestateagent #realestatebroker #realestateexpert #switzerland #suisse #suisseromande #immobilier #immobilien #homebuying #home #homebuyers #homeowner #lake #lac #suisseromande #nordvaudois #suisseimmo #immosuisse #realestatevideo

#Immo News