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Quid du potentiel solaire ?

   

Lors d'une conférence coorganisée par le Cleantech Construction Lab début juin, la problématique des panneaux photovoltaïques et leur implantation dans le paysage genevois a été abordée. Des acteurs clés du domaine ont fait le point sur la situation.

   

Aujourd’hui, plus personne ne discute l’intérêt des panneaux solaires. Pour preuve, selon une récente étude de l’association suisse des électriciens, 97% de la population serait favorable à équiper nos bâtiments et façades. Le vrai débat se situe ailleurs... Quelles surfaces couvrir en priorité? Quels propriétaires cibler? Avec quels moyens? En clair: comment faire? Tandis qu’autorités et professionnels s’arrachent les cheveux pour manœuvrer ce tournant énergétique, nombreuses sont les personnes qui se demandent si l’objectif est réellement atteignable d’ici 2050. Lors d’un événement coorganisé par le Clean- tech Construction Lab, le 8 juin dernier à Genève, plusieurs experts de la branche se sont réunis pour clarifier la situation.

   

État actuel du photovoltaïque

   

Il faut dire que la Suisse compte énormément sur le photovoltaïque à terme. Sur le papier, le pays devrait produire dix fois plus de solaire qu’actuelle- ment pour tenir ses objectifs (3,5 TWh en 2023 contre 33,6 en 2050). Au niveau du canton de Genève, même combat. Les 350 mégawatts (MWc) de production visés pour 2030 paraissent eux aussi lointains, même si le tiers a déjà pu être atteint (100 MWc fin 2022). Et ce, grâce aux efforts des multiples acteurs du territoire. Parmi eux, les Services Industriels de Genève (SIG) jouent notamment le rôle d’accompagnateur de projets à travers leur programme éco21. «Nous avons tenté d’effectuer des projections sur la base du potentiel déjà réalisé et nous obtenons des résultats très probants sur les grandes toitures (30% du potentiel atteint) mais par la suite, nous allons devoir mieux répartir les efforts, en particulier sur les plus petites toitures», indique Tom Kunckler, responsable éco21 solaire. En effet, le risque est important puisqu’un manque de surfaces disponibles et un fléchissement de la courbe des demandes d’installation pourraient limiter le canton dans son élan d’ici 2030 si rien n’est fait à petite échelle. D’après le panel de spécialistes présents à l’événement, plusieurs freins sont à mettre en cause dans ce manque d’engagement chez le particulier (petite toiture): contraintes de garanties de financement, démarches administratives fastidieuses, manque de connexions et réseaux pour absorber la puissance etc.

   

Surfaces singulières et innovation

   

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Les objectifs solaires du canton de Genève
   

Fort heureusement, certains organismes comme la fondation Nomads œuvrent au changement. «A en croire le cadastre solaire genevois, le canton dispose d’un potentiel d’exploitation de 1850 MWc. 29% pour l’industrie et l’artisanat, 40% pour l’habitat collectif et les bureaux, enfin, 31% pour l’habitat individuel», souligne Sébastien Fabre, codirecteur de l’institution. Mais non intégrées aux calculs, les surfaces plus atypiques comme les routes, rails de trains, aéroports et serres agricoles pourraient être développées davantage selon la fondation Nomads. «Ces grandes surfaces inhabitées et bien ex- posées auraient un impact fort et rapide, c’est une opportunité à ne pas négliger», appuie Sébastien Fabre.

   

Légalement encore limitée et limitante, cette option est néanmoins pour l’instant peu tentée. En attendant que les choses bougent, Nomads et la Haute école du paysage, d’ingénierie et d’architecture de Genève (HEPIA) ont analysé le potentiel solaire du marché immobilier en fonction (entre autres) du nombre de propriétaires, de la rentabilité économique, des dimensionnements et des contraintes patrimoniales, identifiant ainsi trente bâtiments genevois au potentiel véritablement intéressant pour le photovoltaïque. «Même si nous n’en n’équipions que la moitié, nous pourrions déjà parvenir à produire jusqu’à 60 MWc de plus. Nous allons donc à la rencontre de ces propriétaires pour essayer de créer des consortiums et agir de façon ciblée», ajoute le codirecteur.

   

De son côté, l’installateur de panneaux solaires photovoltaïques tera solar s’est attelé à énumérer les divers freins de ce secteur qui se lèvent peu à peu, ce qui devrait aider à passer un cap supplémentaire. Le premier de la liste, défi historique du solaire, est celui de l’aspect esthétique. «Il est vrai qu’il y a quinze ans, nous n’avions pas d’autre choix que de travailler avec un panneau à cadre gris et au fond bleu. Désormais, nous n’en voyons presque plus de la sorte. Il est maintenant possible d’inclure parfaitement une installation solaire à un projet architectural en basculant par exemple sur du panneau noir ou de l’intégrer à la toiture plutôt que le surimposer», commente Julien Destré, cofondateur et CEO de tera solar.

   

Grâce à ces nouveaux systèmes innovants, proposant une palette de couleurs variées (technologie Kromatix), mais aussi de formes adaptables (tuiles solaires Freesuns), tout comme des modèles bifaciaux pour être combinés à des toits végétalisés, tout devient possible. Façades, rambardes ou parapets se transforment à leur tour en panneaux solaires et le moindre m2 devient propice à la production d’énergie.

   

Dépasser les obstacles

   

En ce qui concerne les problèmes d’approvisionnement en matériaux, point noir qui a altéré l’offre en solaire ces deux dernières années, Julien Destré se dit confiant: «La situation se régule. Il y a quelques références encore difficiles à se procurer mais cela repart dans le bon sens. Je dirais même qu’un retour à la normale est prévisible d’ici la fin de l’année.» Quant aux compétences professionnelles et main-d’œuvre qui viennent à manquer, des formations commencent à émerger sur le marché. A son échelle, tera solar a choisi d’accélérer le mouvement en formant en interne des jeunes qui deviendront eux aussi formateurs et boucleront la boucle. Puis, reste la question pointilleuse de la fin de vie des panneaux photovoltaïques. Mais là aussi, Julien Destré se veut optimiste: «Avec une durée de vie de quarante ans (voire plus), nous travaillons à présent avec des technologies qui durent et sont recyclables à 95%. Attendons encore quelques années et la recherche fera le reste...»

   

Source : Immobilier.ch 

   

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